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faire, comme les autres, du reste. J’aime la mère comme la fille, et je les aime toutes les deux également. Vous me demandez si l’amour que j’ai pour elle est de nature à justifier mon mariage avec elle ? La question est difficile, mais je vous répondrai consciencieusement. L’idée m’est venue à l’esprit, je l’admets, mais il y a un jeune homme de ma connaissance qui l’aime aussi, et c’est pour cela que je n’ai jamais réfléchi sérieusement à ce sujet. Lui aussi est un chrétien, il nous aime beaucoup tous les deux, et je ne pourrais pas penser un seul instant à faire une chose qui pût lui faire de la peine. Pour cela je vis sans donner de place à ces idées. Tous mes désirs n’ont qu’un but : Remplir la loi d’amour, — c’est-à-dire aimer notre prochain. C’est l’essentiel. Quant au mariage, je ne me marierai que