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nie, nous ne pensons jamais à la jouissance individuelle de la beauté, et nous évitons avec soin toutes ces séductions et artifices qui pouvaient nous tenter, et qui sont élevés aujourd’hui dans le monde païen à la dignité d’une apothéose. Nous concentrons notre attention sur l’obligation dans laquelle nous nous trouvons de révérer et d’aimer notre prochain, comprenant dans cette appellation tous les hommes, soient-ils d’une beauté sans égale, ou d’une laideur repoussante. Nous faisons notre possible pour inculquer ce sentiment, et c’est pourquoi chez nous l’amour pour l’humanité l’emporte sur les séductions de la beauté ; les conquiert, et, en les supprimant, enlève tous les prétextes aux querelles et aux inimitiés qui ont leur source dans les relations des sexes.