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VI

Quand j’eus compris la loi de Jésus, comme loi de Jésus, et non pas comme loi de Jésus et de Moïse ; quand j’eus compris le commandement de cette loi qui abroge absolument la loi de Moïse, tous les Évangiles, auparavant si obscurs, si diffus, si contradictoires pour moi, se fondirent en un tout homogène, et de cet ensemble se détacha la substance de toute la doctrine, formulée en termes simples, clairs et accessibles à chacun (Matth. v, 21-48 et spécialement verset 38), mais auxquels je n’avais rien compris jusque-là.

Dans tous les Évangiles, il est question des commandements de Jésus et de la nécessité de les pratiquer.

Tous les théologiens parlent des commandements de Jésus ; mais quels sont ces commandements ? Je l’ignorais auparavant. Il me paraissait que le commandement de Jésus était d’aimer Dieu et le prochain comme soi-même. Et je ne voyais pas que cela ne pouvait pas être le nouveau commandement de Jésus parce que c’est celui des anciens (Deutéronome et Lévitique). Les paroles (dans Matth. v, 19) : « Celui qui transgressera l’un de ces plus petits commandements et qui de la sorte enseignera aux hommes à les