Cette fausse interprétation, quand on en a bien sondé l’importance, est la cause de l’effrayant et terrible drame de la lutte du mal et des ténèbres avec le bien et la lumière.
Au milieu du peuple juif, hébété par d’innombrables règlements formalistes institués par les lévites sous la rubrique de lois divines, dont chacune est précédée de ces mots : « Et Dieu dit à Moïse, » — apparaît Jésus. Tout est réglé, jusqu’aux moindres détails, non seulement les rapports de l’homme avec Dieu, les sacrifices, les fêtes, les jeûnes, les rapports des hommes entre eux, de peuple à peuple, les relations civiles, celles de famille, tous les détails de la vie individuelle, la circoncision, la purification du corps, des vases, des vêtements ; tout est reconnu commandement de Dieu, loi divine. Que peut donc faire, je ne dis pas Jésus-Dieu, mais un prophete, un réformateur, en fait d’enseignement, au milieu d’un pareil peuple, s’il n’abolit pas cette loi qui a déjà tout réglé jusqu’aux moindres détails ? Jésus, comme tous les prophètes, prend dans ce que les hommes considèrent comme la loi de Dieu ce qui est véritablement la loi de Dieu ; il prend la base, rejette tout le reste et établit sur cette base la révélation de la loi éternelle. Il n’est pas nécessaire de tout abolir, mais inévitable d’abroger la loi qui est considérée comme également obligatoire dans tous ses détails. Jésus fait cela et on Lui reproche de détruire ce que l’on prend pour la loi divine et on Le condamne pour cela à la peine de mort. Mais sa doctrine est conservée par ses disciples, elle traverse les siècles et se transmet dans d’autres milieux. Dans ces milieux, avec les siècles, la nouvelle doctrine disparaît sous des dogmes hétéro-