auquel se trouvent ces savants, il n’aurait pas formulé son charmant radotage relatif aux oiseaux du ciel, à la présentation de la joue et au « sans souci » du lendemain.
Ces doctes historiens jugent le christianisme d’après celui qu’ils voient dans notre société. Et d’après le christianisme de notre société et de notre époque, le vrai et le sacré, c’est notre existence avec son organisation : ses prisons cellulaires, ses alcazars, ses fabriques, ses maisons de tolérance, ses parlements ; quant à la doctrine de Jésus que renie cette existence-là, on n’en prend que les paroles. Les doctes historiens s’aperçoivent de cela, et n’ayant pas de motifs pour le cacher, comme le font les soi-disant croyants, ils soumettent cette doctrine-là, dépouillée de sa substance, à une critique approfondie ; ils la réfutent systématiquement et prouvent qu’il n’y a jamais eu dans le christianisme que des idées chimériques.
Il semblerait qu’avant de juger la doctrine de Jésus, il faudrait avoir compris en quoi elle consiste, et, pour décider si sa doctrine est raisonnable ou non, il faudrait, avant tout, reconnaître qu’il a dit ce qu’il a dit. Et c’est précisément ce que nous ne faisons pas et ce que ne font pas davantage les commentateurs de l’Église, les libres penseurs, nous savons parfaitement pourquoi.
Nous savons parfaitement que la doctrine de Jésus a toujours compris, et comprend en les reniant, toutes les erreurs humaines, tout ce « tohu », ces idoles creuses, que nous voudrions excepter du nombre des erreurs en les appelant : Église, État, culture, science, art, civilisation. Mais Jésus parle précisément contre tout cela, sans excepter n’importe quel « tohu ».
Non seulement Jésus, mais tous les prophètes hébreux,