chose que la défense de médire, que je ne comprenais pas l’horrible blasphème que je commettais en disant cela.
J’en étais arrivé à un point que, persuadé que ces paroles ne signifient pas ce qu’elles signifient, je les citais dans leur vrai sens, en manière de plaisanterie.
Je vais raconter en détail comment s’effacèrent en moi toutes traces de doute sur le sens de ces paroles qui ne peuvent avoir qu’une signification : Jésus réprouve l’institution de toute espèce de tribunaux humains quels qu’ils soient. ― Il n’a pu dire rien d’autre en s’exprimant ainsi.
La première chose qui me frappa quand je compris le commandement : « Ne résistez pas au méchant » dans son sens direct, c’est que les tribunaux, loin d’être conformes à ce commandement, lui sont absolument contraires, comme au sens général de toute la doctrine, et que par conséquent si Jésus avait pensé aux tribunaux, il avait dû les réprouver.
Jésus dit : « Ne résistez pas au méchant » ; le but des tribunaux est de résister au méchant. Jésus exhorte à rendre le bien pour le mal ; les tribunaux rendent le mal pour le mal. Jésus dit : ne faites pas de distinction entre les bons et les méchants ; les tribunaux ne font que cela. Jésus dit : Pardonnez à tout le monde. Pardonnez non pas une ou sept fois, mais sans fin. Aimez vos ennemis, faites le bien à ceux qui vous haïssent ; les tribunaux ne pardonnent pas, ils punissent, ne rendent pas le bien, mais le mal à ceux qu’ils considèrent comme les ennemis de la société.
Il ressortait de tout cela que Jésus devait réprouver les institutions judiciaires.