Page:Tolstoï - Ma religion.djvu/222

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Quand on tue à la guerre pour son souverain et sa patrie. (Les italiques sont dans l’original.)

Et plus loin :

Question : Quels sont les cas de meurtre où l’on transgresse la loi ?

Réponse : Quand quelqu’un cache un meurtrier on lui donne la liberté (sic).

Et tout cela s’imprime par centaines de milliers d’exemplaires et s’enseigne à tous les Russes, sous le titre de doctrines chrétiennes, obligatoirement, forcément, sous peine de châtiment.

On enseigne cela à tout le peuple russe. On enseigne cela à tous ces innocents — aux enfants, à ces enfants que Jésus recommande de ne point éloigner de lui, car c’est à eux qu’appartient le royaume de Dieu, — à ces enfants auxquels nous devons ressembler pour entrer dans le royaume de Dieu, auxquels nous devons ressembler par l’ignorance de ces fausses doctrines, — à ces enfants que Jésus voulait sauvegarder en disant : « Malheur à celui qui scandaliserait un de ces petits ». Et c’est à ces enfants qu’on enseigne tout cela obligatoirement, en leur disant que c’est la loi de Dieu unique et sacrée.

Ce ne sont pas là des proclamations répandues clandestinement et punies de travaux forcés ; ce sont des proclamations qui entraînent le châtiment des travaux forcés pour tous ceux qui ne seraient pas d’accord avec elles.

En écrivant ces lignes en ce moment, j’éprouve même un sentiment d’insécurité, uniquement parce que je me permets de dire qu’on ne peut pas abroger la loi fondamentale de Dieu, inscrite dans tous les Codes