Page:Tolstoï - Ma confession.djvu/76

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vail qu’on pouvait faire malgré la mort qui détruira tout : mes actions et jusqu’à leur souvenir. Je voyais clairement que l’art est un ornement de la vie, un attrait de la vie. Mais la vie ayant perdu pour moi son attrait, comment pouvais-je y attirer les autres ? Tant que j’ai vécu, sans me rendre compte de ma propre vie, influencé que j’étais par la vie des autres, tant que j’ai pensé que la vie avait un sens, bien que je ne pusse pas le définir, le reflet de la vie dans la poésie et dans les arts me faisait plaisir et je m’amusais à la regarder dans ce petit miroir de l’art. Mais lorsque je m’efforçai de trouver le sens de la vie, lorsque je sentis la nécessité de vivre moi-même, — ce petit