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Je m’étonnais seulement comment j’avais pu ne pas comprendre cela dès le commencement.

Tout cela, me disais-je, est depuis si longtemps connu de tout le monde ! Si ce n’est aujourd’hui, ce sera demain que viendront les maladies, la mort, — et elles sont déjà venues, — pour les personnes aimées, pour moi, et il ne restera rien, excepté la pourriture et les vers. Mes actions, quelles qu’elles soient, seront oubliées tôt ou tard et moi je ne serai plus. Pourquoi donc prendre du souci ? Comment l’homme peut-il ne pas voir cela et vivre, voilà ce qui est étonnant. On peut vivre seulement pendant qu’on est ivre de la vie ; mais lorsqu’on se dégrise, on ne