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trais que mépris et moqueries ; mais quand je m’adonnais aux vilaines passions, on me louait, on m’encourageait.

L’ambition, la passion du pouvoir, la cupidité, la volupté, l’orgueil, la colère, la vengeance — tout cela était estimé.

Me livrant à ces passions, je commençais à ressembler à un homme et je sentais qu’on était content de moi.

Ma bonne tante, chez qui je vivais et qui était bien l’être le plus pur du monde, me disait toujours qu’elle ne désirait rien tant pour moi qu’une liaison avec une femme mariée :

— Rien ne forme un jeune homme comme une liaison avec une femme comme il faut, disait-elle.