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Là-haut, c’est aussi l’abîme.

Je regarde cet abîme céleste et je m’efforce d’oublier l’abîme d’en bas ; et vraiment je l’oublie. L’infini d’en bas me repousse et me terrifie ; l’infini d’en haut m’attire et m’affermit.

Je suis suspendu au-dessus de l’abîme sur la dernière lisière qui n’ait pas encore glissé, je sens que je suis suspendu, mais en regardant en haut mon effroi disparaît.

Comme il arrive souvent dans les rêves, une voix me dit :

— Fais attention ! le voici !

Et je regarde toujours, pendant bien, bien longtemps, l’infini céleste et je sens qu’en me calmant je commence à me rappeler tout ce qui a été, et je