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Les pensées exprimées par ces écrivains, surtout par messieurs H. Newton et G. Herron, sont excellentes, mais il est impossible de ne pas regretter qu’elles ne répondent pas à la question proposée aux hommes par Christ mais à celle qu’ont mise à sa place ceux qu’on nomme orthodoxes, maîtres des églises, et les principaux autant que les plus dangereux adversaires du christianisme.

M. Higdison dit que la loi de non-résistance n’est pas acceptable comme règle générale. (Non-resistance is not admissible as a general rule) M. Newton trouve que les résultats pratiques (practical results) de l’acceptation de la doctrine du Christ, dépendront du degré de foi qu’auront les hommes en cette doctrine. M. C. Martyn croit que la période dans laquelle nous sommes ne se prète pas encore à l’acceptation de la doctrine de non-résistance. G. Herron dit que pour satisfaire à la loi de non-résistance il faut apprendre à l’accommoder à la vie. C’est aussi l’opinion de madame Livermoor qui ne la croit pratiquement possible que dans l’avenir.

Toutes ces opinions ont trait à ce qui résulterait pour les hommes si tous étaient mis dans la nécessité de remplir la loi de non résistance.

Mais : 1° Il est absolument impossible de faire accepter cette loi par tous les hommes ; et 2° cette possibilité serait la négation la plus