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œuvre utile aux hommes, mais une œuvre bonne et agréable à Dieu. Et d’année en année, bien qu’ils s’aperçoivent qu’eux et leurs semblables asservissent les peuples aux riches et aux gouvernants, ils rentrent docilement au régiment, et y remplissent, sans objection, tout ce qui leur est prescrit, quelque tort manifeste que cela puisse causer à leurs frères, même l’assassinat de leurs parents.

Les fonctionnaires achetés, les éducateurs militaires et le clergé préparent les soldats et les abrutissent. Les soldats selon l’ordre de leurs chefs et sous la menace de perdre la liberté, d’être blessés ou punis de mort, assurent la perception des revenus de la terre, des impôts, des revenus des fabriques et du commerce, au profit des classes gouvernantes. Et les classes gouvernantes emploient une partie de cet argent à l’achat des chefs, des professeurs et du clergé.


VI


Ainsi le cercle est fermé, et il semble qu’il n’y ait aucune issue.

L’issue proposée par les révolutionnaires et qui consiste à lutter par la force contre la force est évidemment impossible. Les gouvernements qui possèdent déjà la force disciplinée ne per-