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impôts, et il se fortifie définitivement parce que les hommes se déshabituent du travail des champs et s’habituent au luxe urbain qu’ils ne peuvent satisfaire qu’en se vendant eux-mêmes comme esclaves chez ceux qui ont l’argent. Et cet esclavage se répand et s’affermit de plus en plus.

Les hommes vivent dans les campagnes, meurent de travail et de misère, esclaves des propriétaires de la terre. Les ouvriers des fabriques vivent dans les villes, dans les usines et dans les fabriques, dépravés physiquement et moralement, génération après génération, par le travail monotone, ennuyeux, malsain, impropre à l’homme, esclaves des propriétaires d’usines et de fabriques.

Et avec les années, la situation des uns et des autres, devient de pire en pire. Dans les campagnes, les hommes sont de plus en plus pauvres, parce que de plus en plus, ils viennent aux fabriques. Dans les villes, bien qu’ils ne deviennent pas plus pauvres, mais au contraire gagnent davantage, ils sont de plus en plus dépravés, de plus en plus incapables d’un travail autre que celui auquel ils se sont habitués, et par conséquent, de plus en plus, dans la puissance des industriels.

Si bien que le pouvoir des propriétaires fonciers, des industriels, et en général des riches,