Page:Tolstoï - Les Rayons de l’aube.djvu/412

Cette page a été validée par deux contributeurs.

des fêtes, jouent, mangent et boivent chaque jour, beaucoup mieux que ne le font, les jours de grandes fêtes, ceux qui travaillent pour eux.


II


Pourquoi en est-il ainsi ?

Et la première réponse qui se présente à un ouvrier laborieux, c’est que la terre lui a été ôtée et a été donnée à ceux qui ne la cultivent pas.

Il doit manger et nourrir sa famille, et l’ouvrier de la campagne ou bien n’a pas du tout de terre, ou en a si peu qu’elle ne peut le nourrir lui et sa famille. Ainsi, il faut ou mourir de faim, ou prendre en louage et aux conditions imposées la terre qui est en face et qui appartient à des hommes ne la cultivant pas.

Voilà ce qui semble au premier abord. Mais tout n’est pas exclusivement en cela. Il y a des paysans qui ont assez de terre pour se nourrir, et cependant tous ou presque tous ces paysans se donnent de nouveau en esclavage. Pourquoi ? C’est que le paysan doit avoir de l’argent pour acheter les faux, les fers, les matériaux de construction, le pétrole, le thé, le sucre, le vin, la corde, le sel, les allumettes, la toile, le tabac,