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entier par le consentement raisonnable et libre approuvé par la coutume ? Cela dépendra de la force et de la clarté des consciences humaines, et du nombre d’hommes particuliers qui auront compris cela. Chacun de nous est un homme particulier et chacun peut participer au mouvement commun de l’humanité ou être contre ce mouvement. Chacun a le choix : ou aller contre la volonté de Dieu en bâtissant sur le sable la maison fragile de sa vie mensongère et éphémère, ou se mêler au mouvement éternel, immortel de la vie vraie, selon la volonté de Dieu.

Mais peut-être me suis-je trompé, et faut-il tirer de l’histoire de l’humanité toute autre conclusion. L’humanité ne marche peut-être pas vers l’affranchissement de la violence, et celle-ci est peut-être le facteur nécessaire du progrès, et l’État avec la violence, une forme nécessaire de la vie.

Pour les hommes ce sera peut-être pire si les gouvernements sont détruits, si la propriété et la garantie de la sécurité n’existent plus.

Admettons qu’il en soit ainsi et que tout ce qui précède ne soit pas juste. Mais, outre les considérations générales sur la vie de l’humanité, il y a encore pour chaque homme une question de vie personnelle, et malgré toutes les considérations sur les lois générales de la vie,