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contre leur famille ; être prêts aux souffrances pour le refus aux demandes du gouvernement.

C’est pourquoi la réponse à la question : que faut-il faire ? est très simple, et non seulement très claire, mais aussi toujours facile à réaliser bien qu’elle ne soit pas celle qu’attendaient ceux qui, comme les hommes des classes aisées, sont tout à fait convaincus qu’ils sont appelés non à se corriger eux-mêmes, mais à organiser et discipliner les autres ; et par ceux qui, comme les ouvriers, sont tout à fait convaincus qu’ils ne sont pas eux-mêmes coupables de leur situation, mais que ce sont les capitalistes, et qu’on ne peut améliorer leur sort qu’en enlevant aux capitalistes les biens dont ils jouissent, afin que tous puissent profiter des avantages de la vie, réservés maintenant aux riches.

Cette réponse très claire, très réalisable est très pratique parce qu’elle convie à l’activité la seule personne sur qui chacun de nous a une puissance réelle, légale et indiscutable : sur soi-même. Voici en quoi elle consiste. Si un homme — esclave ou propriétaire d’esclaves — veut, en effet améliorer non sa seule situation, mais aussi celle des autres, il doit lui-même ne pas faire le mal qui produit son asservissement et celui de ses frères. Et pour ne pas faire ce mal il doit : 1o Ne participer ni volontairement ni par force à aucun acte du gouvernement ; il ne doit donc