tous contradictoires) pour répondre à ces questions. Mais comme le but de cette science, de même que celui de l’économie politique, consiste à expliquer non ce qui existe et ce qui doit exister, mais à prouver que ce qui existe doit exister, il est naturel d’y trouver beaucoup de dissertations sur le droit, sur l’objet, sur la personne, sur l’État, et sur une foule d’autres sujets aussi incompréhensibles pour ceux qui les apprennent que pour ceux qui les enseignent.
Mais nulle part on ne trouve une réponse claire à cette question : qu’est-ce que la loi ?
Selon la science, la loi c’est l’expression de la volonté de tout le peuple ; or, il y a toujours beaucoup plus d’hommes qui violent les lois ou qui veulent les violer — et s’ils ne le font pas c’est par crainte des punitions qui sont infligées pour la contravention aux lois, — que d’hommes qui veulent les accomplir. Il est donc évident que les lois ne sont pas l’expression de la volonté de tout le peuple. Il existe par exemple des lois défendant de renverser les poteaux télégraphiques, ordonnant de rendre les honneurs à certaines personnes, obligeant chacun au service militaire, ou à être juré, ou défendant de transporter certains objets de l’autre côté d’une certaine ligne de démarcation ; ou de profiter de la terre considérée comme la propriété d’autrui ; ou de fabriquer des billets de banque ; ou de