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bien de l’humanité doit s’obtenir par le travail monotone et forcé des fabriques ; — ce qui est profondément opposé à la nature humaine et la révolte — ils y sont amenés inévitablement, comme autrefois les théologiens étaient amenés à cette affirmation aussi clairement injuste : que les maîtres et les esclaves sont des êtres différents, et que l’infériorité de la situation de ceux-ci, dans le monde, serait récompensée dans l’autre.

La cause de cette affirmation si franchement injuste vient de ce que les hommes qui ont établi et établissent les propositions de la science appartiennent aux classes aisées, et ils sont si habitués aux conditions avantageuses pour eux, dans lesquelles ils vivent, qu’ils n’admettent pas la pensée que la société pourrait exister en dehors de ces conditions. Et ces conditions auxquelles sont habitués les hommes des classes aisées comprennent cette grande production d’objets divers, nécessaires pour leurs commodités et leurs plaisirs et qui est possible grâce aux usines et aux fabriques qui existent actuellement.

C’est pourquoi, en discutant sur l’amélioration du sort des ouvriers, les hommes de science, qui appartiennent aux classes aisées, ne peuvent concevoir qu’un état de choses, dans lequel subsistera la production des fabriques et