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tion de l’idéal du bonheur humain dans les conditions de la vie champêtre ; et, bien que tous les ouvriers non dépravés aient préféré et préfèrent toujours le travail agricole à tout autre ; bien que le travail des fabriques soit toujours malsain et monotone, tandis que celui des champs est plus sain et plus varié ; bien que le travail agricole soit toujours libre (en ce sens que l’ouvrier peut, par sa volonté, changer de travail et prendre du repos) et le travail de fabrique, — quand bien même la fabrique appartiendrait aux ouvriers eux-mêmes, — toujours forcé et dépendant de la machine ; bien que le travail de fabrique soit toujours dérivé, et le travail agricole fondamental, puisque sans lui ne pourrait exister aucune fabrique, malgré tout cela, la science économique affirme quand même que les ouvriers de la campagne, non seulement ne souffrent pas d’émigrer à la ville, mais qu’ils le désirent et qu’ils envient ceux qui peuvent le faire.


V

LA CAUSE DE L’ERREUR DE CETTE AFFIRMATION


Malgré toute l’injustice et la fausseté de cette affirmation des hommes de science : que le