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taines fabriques est meilleure, quant aux conditions extérieures, que celle des populations agricoles ; mais cela n’arrive qu’en certains endroits, et parce que le gouvernement et la société, sous l’influence des démonstrations scientifiques, font tout leur possible pour empirer la situation des populations de la campagne et améliorer celle des populations des fabriques.

Si la situation des ouvriers des fabriques est, dans certains endroits, meilleure que celle des ouvriers de la campagne, cela prouve seulement qu’il est possible de gâter, par des pressions de toutes sortes, la vie la meilleure par ses conditions extérieures, et qu’il n’y a pas de situation, si antinaturelle et si mauvaise soit-elle, à laquelle l’homme ne puisse s’adapter en restant lui pendant quelques générations.

La calamité de la situation de l’ouvrier de fabrique et, en général, de l’ouvrier urbain, n’est pas en ce qu’il travaille longtemps et qu’il reçoit peu, mais en ce qu’il est privé des avantages de la vie au milieu de la nature, qu’il est privé de liberté, et qu’il est condamné à un travail forcé dont profite un autre.

C’est pourquoi la réponse aux questions : Pourquoi les ouvriers de fabrique et les ouvriers urbains se trouvent-ils dans une situation misérable ? et comment y remédier ? ne peut être celle-ci : C’est que les capitalistes ont accaparé