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graphes, ou tous ces milliers d’hommes qui vivent dans les conditions terribles et antinaturelles d’un travail monotone, abrutissant, exagéré ; et vous demandez : Qu’est-ce qui a conduit ces hommes à telle situation, et comment les en affranchir ? Et la science vous répond que ces hommes sont dans cette situation parce que le chemin de fer appartient à telle ou telle Compagnie, la fabrique de soies à tel ou tel personnage, et qu’en général toutes ces usines, fabriques, typographies, blanchisseries, etc., appartiennent aux capitalistes. Mais, dit la science, cette situation s’améliorera, car les ouvriers en se groupant en syndicats et sociétés coopératives, par les grèves et par leur participation au gouvernement, auront de plus en plus d’influence sur les patrons et sur les gouvernements, et obtiendront d’abord la diminution des heures de travail et l’augmentation des salaires, et à la fin, ils arriveront à faire que tous les instruments de production se trouvent entre leurs mains, et alors tout sera bien. Mais, pour le moment, tout va comme il convient ; il ne faut rien changer.

Cette réponse ne peut pas manquer d’étonner beaucoup les hommes simples et surtout les Russes.

Premièrement, la possession par les capitalistes des instruments de production n’explique