encore et sans cesse, on écrit une masse de brochures et de livres, on fait des conférences, et tous ces livres et toutes ces conférences sont aussi vagues et aussi difficiles à comprendre que les traités religieux et les sermons ; et eux aussi atteignent parfaitement leur but : ils expliquent si bien l’état de choses existant, que chaque homme peut être tranquille, ne pas travailler, et profiter du travail des autres. Les économistes pour déclarer vrais leurs principes, n’ont été nullement embarrassés de ce fait que pour édifier leur science fausse, ils ont pris comme modèle de l’état général, non la situation de tous les hommes de tous les pays et pendant tous les temps historiques, mais la situation des hommes de la petite Angleterre qui se trouvait dans des conditions tout à fait exceptionnelles à la fin du XVIIIe siècle et au commencement du XIXe. De même, les querelles individuelles et les désaccords des artisans de cette science qui ne peuvent s’entendre sur la définition du capital, de la rente, du produit net, etc., ne les embarrassent pas davantage. Une seule proposition de cette science est reconnue par tous : c’est que les relations des hommes s’établissent non sur ce que les hommes croient bon ou mauvais, mais sur ce qui est avantageux aux hommes des classes supérieures.
On admet comme vérité indiscutable que si,