Page:Tolstoï - Les Rayons de l’aube.djvu/309

Cette page a été validée par deux contributeurs.

disent instruits, de regarder la doctrine évangélique comme un manuel de la vie vécue par l’humanité, en retard depuis longtemps. Mon but est d’indiquer la source où j’ai appris à connaître la vérité non encore reconnue par les hommes, et qui, je crois, peut les délivrer de leurs maux. C’est ce que je fais.


I

LES TRENTE-SEPT HEURES DE TRAVAIL
DES HOMMES D’ÉQUIPE


Un employé de ma connaissance, peseur au chemin de fer Moskovsko-Kazanskaia, me raconta entre autres, au cours d’une conversation, que les hommes qui portent les marchandises sur les bascules, travaillent trente-six heures consécutives.

Bien que j’eusse pleine confiance en la véracité de mon interlocuteur, je ne pouvais le croire. Il me sembla qu’il devait se tromper, ou exagérer ou que moi-même n’avais pas bien compris.

Mais l’employé me racontait avec tant de détails les conditions dans lesquelles se fait ce travail, qu’il m’était impossible de douter davantage. D’après son récit, il y a au chemin de