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trine dont l’humanité doit poursuivre la réalisation commencée par le Christ, ils consistent à dévoiler, à détruire les artifices qui servent aux hommes assujettis par la force de l’habitude à la vie animale pour cacher à leurs semblables les funestes effets de cette vie et les retenir dans la voie de l’erreur. Dévoiler ces artifices, c’est à cela que nous devons employer notre vie, si nous voulons accomplir la volonté de Dieu.

Telle est, dans ses grands traits, la doctrine du Christ — cette doctrine qui établit le rapport de l’homme au monde. Elle n’est pas exclusive, mais générale, élevée, accessible à tous, loin d’être en contradiction avec les autres doctrines et avec la science contemporaine, elle les éclaire au contraire et les explique.

Et voici que nous n’en tiendrions aucun compte et que nous préférerions retourner à la conception de la vie — victimes, rédemptions, sacrements, Dieu personnel et méchant distributeur de punitions et de récompenses — que l’on pouvait avoir il y a 5000 ans. Pourquoi ? Dieu vous en garde, mon cher ami.

Ce que vous faites et que font beaucoup d’autres me semble pareil à ceci : un homme marche sur un automobile à vapeur, il ne sait pas le chemin ou simplement il est fatigué de marcher vite et il veut s’arrêter, et pour cela il met dans les roues de petits bâtons. Il pousse un