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classes dominantes sont toujours pour que ce mensonge soit fait aux enfants et influent sur les adultes un fort hypnotisme. Les hommes qui ne veulent pas le maintien de la fausse situation sociale, mais au contraire son changement, et surtout ceux qui veulent le bien pour les enfants avec lesquels ils entrent en communion, doivent de toutes leurs forces essayer de sauvegarder ces mêmes enfants de cette terrible tromperie. L’entière indifférence des enfants pour les questions religieuses, et la négation de toutes les formes religieuses, même sans aucun remplacement par une doctrine religieuse positive, est infiniment préférable à l’enseignement hébraïco-clérical le plus perfectionné.

Il me semble que pour tout homme qui a compris tout le danger de l’enseignement d’une doctrine fausse pour une vérité sainte, il ne peut exister de doute sur ce qu’il doit faire, même s’il n’a aucune conviction de religion positive à inculquer à l’enfant. Si je sais qu’une tromperie est une tromperie, je ne puis à aucun prix dire à un enfant qui m’interroge avec une foi naïve, qu’une certaine tromperie est une sainte vérité.

Ce serait mieux si je pouvais répondre la vérité à toutes ces questions auxquelles l’Église répond si faussement, mais si je ne puis le faire, je ne dois pas pour cela donner le mensonge