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à tour de rôle, et quand mon camarade vint me relever, je descendis dans le logement.

C’était un espace creusé dans le rempart, couvert par le blindage, c’est-à-dire par de grosses poutres sur lesquelles étaient entassées de grosses mottes de terre.

Je m’étais couché, enveloppé d’une couverture, et lisais à la lumière d’un bout de bougie. Le sommeil ne venait pas ; impossible de m’endormir. Le grondement des canons arrivait jusqu’à moi et à chaque coup, il me semblait qu’un obus allait défoncer le toit. Et, en réalité, ce n’était que l’air, qui tremblait et s’introduisait par la porte, qui produisait cette impression. Une fois rassuré et peu à peu devenu calme, me sentant à l’abri du danger et déjà réchauffé, je me mis à lire attentivement. Le livre fit son effet. Sans le remarquer, je commençai à m’endormir.

Tout à coup, j’entends, non seulement par mes oreilles, mais par mes doigts, mon dos, par tout mon épiderme, j’entends des rats. Je n’ouvre pas les yeux, mais, écartant à peine les paupières, je vois le loge-