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hos heauton, c’est-à-dire comme lui-même. »

Ce fut pour moi comme une inspiration soudaine. C’était le triomphe de l’esprit. Et, en effet, avec quelle facilité avait pu se produire la substitution d’un s à h, mais quelle énorme différence. De cette façon voici ce qu’il faut lire : et le deuxième commandement est semblable au premier : « Aime ton prochain comme lui-même », c’est-à-dire comme Dieu.

Ici, en effet, c’est l’unification des deux commandements qui, autrement, sont très différents l’un de l’autre.

Quelle ressemblance y a-t-il entre le premier et le deuxième commandement si on ordonne dans le premier le dévouement absolu à Dieu, si on ordonne de l’aimer de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa raison ; alors pour l’amour de soi-même, il n’y a plus de place, une fois que toute l’âme et tout le cœur sont donnés à Dieu. Comment donc peut-il se faire que le deuxième commandement devienne tout d’un coup semblable au premier, et dise que l’amour du prochain doit égaler l’amour de soi-même.