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prouve et vous donne une explication plus juste des paroles que je comprends si mal. Il n’en est rien. Farrar se borne à exprimer la « conviction » que Tolstoï, quoique guidé par la sincérité la plus noble, est tombé dans l’erreur des interprétations bornées du sens de l’Évangile et de la pensée (mind) et la volonté du Christ. » En quoi consiste cette erreur ? Il ne l’explique pas ; il dit seulement :

Il m’est impossible, dans cet article, d’entrer dans la démonstration de cela, parce que j’ai déjà dépassé le nombre de feuilles qui m’a été fixé.

Et il conclut, avec une admirable tranquillité d’âme :

« Cependant, si le lecteur se sent tourmenté par la pensée qu’il doit, comme chrétien, en suivant l’exemple de Tolstoï, renoncer aux conditions habituelles de sa vie et vivre comme un manœuvre, qu’il se tranquillise et qu’il songe à la maxime : Securus judicat orbis terrarum[1].

« Sauf quelques exceptions, poursuit-il, toute la chrétienté, depuis l’époque des apôtres jusqu’à nos jours, est arrivée à la conviction que le but du Christ était de donner aux hommes un grand principe, et non de détruire les bases des institutions de toutes les sociétés humaines, qui se fondent sur la sanction divine et sur la nécessité. Si j’avais eu pour mission de prouver combien est impossible la doctrine du communisme que Tolstoï appuie sur des paradoxes divins (sic) qui ne peuvent être interprétés qu’en se basant sur des principes historiques en accord avec toutes les méthodes de la doctrine du Christ, — cela eût exigé plus de place que je n’en ai à ma disposition. »

Quel malheur, il n’avait pas de place ! Et, chose

  1. Le monde entier juge légèrement.