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tion divine de la vie dans l’Évangile. — Le faux raisonnement des hommes de la science à l’égard du christianisme provient de leur conviction de posséder le moyen infaillible de reconnaître la vérité. D’où résultent deux malentendus relativement à la doctrine chrétienne. — Premier malentendu : l’irréalisation de la doctrine provient de ce qu’elle donne une orientation de la vie autre que celle de la doctrine sociale. — Le christianisme ne donne pas de règles, mais un idéal. — Le Christ ajoute à la force animale la conscience de la force divine. — Le christianisme ne semble exclure la possibilité de la vie que lorsque l’indication de l’idéal est prise pour une indication de règles. On ne peut pas abaisser un idéal. — La vie, d’après la doctrine du Christ, est le mouvement. — L’idéal et les commandements. — Deuxième malentendu relativement à la substitution de l’amour pour l’humanité à l’amour pour Dieu. — Les hommes de la science supposent que leur doctrine de l’amour pour l’humanité et le christianisme sont un. — La doctrine de l’amour pour l’humanité a pour base la conception sociale de la vie. — L’amour pour l’humanité découlant logiquement de l’amour de la personnalité n’a aucun sens parce que l’humanité est une fiction ; l’amour chrétien découlant de l’amour pour Dieu a pour objet non seulement l’humanité, mais le monde entier. — Le christianisme enseigne à vivre conformément à sa nature divine. — Il indique que l’essence de l’âme humaine est l’amour et que le bonheur de l’homme résulte de l’amour pour Dieu, qu’il reconnaît par son amour… 91
CHAPITRE V
CONTRADICTION ENTRE NOTRE VIE ET LA CONSCIENCE CHRÉTIENNE
Les hommes croient possible d’accepter le christianisme sans changer leur vie. — La conception païenne de la vie ne correspond plus à l’âge de l’humanité et, seule, la conception chrétienne peut lui convenir. — La conception chrétienne n’est pas encore comprise par les hommes, mais la vie elle-même les amène à la nécessité de l’accepter. — Les exigences d’une nouvelle conception semblent toujours incompréhensibles, mystiques et surnaturelles. — Telles sont aussi, pour la majorité des hommes, les exigences de la conception chrétienne. — L’assimilation de cette conception s’accomplira inévitablement, pour des causes matérielles et morales. — Par suite de ce que les hommes, connaissant les exigences de la conception supérieure, continuent à conserver les formes inférieures de la vie, se produisent des contradictions et des souffrances qui empoisonnent leur existence et exigent un changement. — Les contradictions de notre vie. — La contradiction économique et les souffrances qui en résultent, aussi bien pour les travailleurs que pour les riches. — La contradiction politique et les souffrances qui en résultent, par suite de l’obéissance aux lois de l’état. — La contradiction internationale et les écrivains modernes qui en ont conscience : Komarovsky, Ferri, Booth, Passy, Lawson, Wilson, Bartlet, Defourny, Moneta. — Acuité de la contradiction militaire… 117