que ceux qui cherchent la paix, qui vivent fraternellement, qui pardonnent et oublient les offenses, jouissent pour la plupart de la paix pendant leur vie et sont bénis après leur mort.
Si donc tous les hommes observaient le commandement de la non-résistance, il n’y aurait plus ni offense ni crime. Si seulement ils étaient la majorité, ils établiraient bien vite le pouvoir de l’amour et de la bienveillance même sur les offenseurs, sans employer jamais la violence. S’ils n’étaient qu’une minorité importante, ils exerceraient encore une telle action moralisatrice et régénératrice sur l’humanité, que tout châtiment cruel serait rapporté ; la violence et la haine feraient place à la paix et à l’amour. S’ils n’étaient même qu’une petite minorité, ils auraient à essuyer rarement quelque chose de pire que le mépris du monde, et cependant le monde, sans s’en douter et sans en être reconnaissant, deviendrait progressivement meilleur et plus sage par suite de leur influence cachée. En admettant même que certains membres de cette minorité fussent persécutés jusqu’à la mort, ces victimes pour la vérité laisseraient après elle leur doctrine déjà sacrée par le sang du martyre.
Que la paix soit avec ceux qui cherchent la paix, et que l’amour vainqueur demeure l’héritage impérissable de toute âme qui se soumet volontairement à la loi du Christ !
Ne résiste pas au mal par la violence.
Pendant cinquante ans Ballou a écrit et publié des livres qui ont trait surtout à la non-résistance. Dans ces œuvres, remarquables par la netteté de la pensée et la