« 1o Un Congrès diplomatique représentant les différentes puissances se réunira tous les ans à une époque et pendant un temps déterminés pour examiner la situation des peuples entre eux, aplanir les difficultés et servir d’arbitre en cas de conflit latent.
« 2o Nulle guerre ne pourra être déclarée que deux mois après l’incident qui l’aura provoquée. Pendant cet intervalle le devoir des neutres sera de proposer un arbitrage.
« 3o Nulle guerre ne sera déclarée qu’après avoir été préalablement soumise par voie plébiscitaire à l’approbation des nations qui se préparent à être belligérantes ;
« 4o Les hostilités ne pourront être ouvertes qu’un mois après la déclaration officielle de la guerre. »
Mais qui pourrait empêcher les hostilités de commencer ? Qui obligera les hommes à faire ceci ou cela ? Qui forcera les gouvernements à attendre les délais fixés ? — Tous les autres états. Mais tous les autres états sont aussi des puissances qu’il faut modérer et forcer. Et qui les forcerait et comment ? — L’opinion publique. Mais, s’il y a une opinion publique qui peut forcer la puissance à attendre les délais fixés, la même opinion publique peut forcer la puissance à ne pas déclarer la guerre du tout.
Mais, objecte-t-on, il est possible d’obtenir une telle pondération de forces que les puissances ne pourraient sortir de la réserve. — Ne l’a-t-on pas essayé déjà et ne l’essaye-t-on pas encore ? La Sainte Alliance, c’était cela ; la Ligne de la Paix, c’est cela, etc.
Mais si tout le monde se met d’accord ? répond-on. Si tout le monde se met d’accord, la guerre n’existera plus, et tous les tribunaux d’arbitrage deviendront inutiles.