tion, l’humilité et l’amour, ne peut se répandre dans le monde que par l’exemple de la concorde et de la paix chez ses partisans.
« Le chrétien, d’après l’enseignement de Dieu lui-même, ne peut être guidé, dans ses rapports avec son prochain, que par l’amour. C’est pourquoi il ne peut exister une autorité quelconque capable de l’obliger à agir contrairement à l’enseignement de Dieu et à l’esprit même du christianisme.
« La règle de la nécessité d’état, disent-ils, ne peut forcer à trahir la loi de Dieu que ceux qui, pour les intérêts de la vie matérielle, cherchent à concilier l’inconciliable ; mais, pour le chrétien qui croit fermement que le salut est dans la pratique de la doctrine du Christ, cette nécessité ne peut avoir aucune importance. »
L’histoire des quakers et l’étude de leurs ouvrages, ceux de Fox, de Penn et surtout les livres de Dymond (1827) m’ont démontré que l’impossibilité de concilier le christianisme avec la guerre et la violence a été non seulement reconnue depuis longtemps, mais encore si nettement et si indiscutablement prouvée qu’on ne peut comprendre cette union impossible de la doctrine du Christ avec la violence qui a été prêchée et continue à être prêchée par les églises.
Outre les renseignements que j’ai reçus des quakers, j’ai reçu, vers la même époque, également d’Amérique, et sur le même sujet, des détails d’une source qui m’était absolument inconnue. Le fils de William Lloyd Harrison, le célèbre défenseur de la liberté des nègres, m’a écrit qu’il avait retrouvé dans mon livre les idées exprimées par son père en 1848, et, supposant qu’il me serait intéressant de le constater, il m’a adressé le texte d’un manifeste ou déclaration intitulée Non-Résistance et écrite par son père il y a plus de cinquante ans.