mant que la doctrine qui enseigne seulement l’amour de l’humanité est bien plus nette, solide et raisonnable.
Les savants enseignent théoriquement que la vie consciente et bonne est celle qui est consacrée au service de toute l’humanité ; c’est là pour eux le sens de la doctrine chrétienne ; c’est à cela que se réduit l’enseignement du Christ. Ils cherchent la confirmation de leur doctrine dans celle de l’Évangile, supposant que les deux n’en font qu’une.
Cette opinion est complètement erronée. La doctrine chrétienne et celle des positivistes, des communistes et de tous les apôtres de la fraternité universelle basée sur l’intérêt général, n’ont rien de commun entre elles et se distinguent l’une de l’autre, surtout par ce fait que la doctrine chrétienne a des bases fermes et nettes dans l’âme humaine, tandis que la doctrine de l’amour pour l’humanité est seulement une déduction théorique par analogie.
La doctrine de l’amour pour l’humanité seule se base sur la conception sociale de la vie.
L’essence de la conception sociale de la vie consiste dans le remplacement du sens de la vie personnelle par celui de la vie du groupe : famille, tribu, race, état. Ce phénomène s’est accompli et s’accomplit facilement et naturellement aux premiers degrés, c’est-à-dire dans la famille ou la tribu ; mais dans la race ou le peuple il est déjà plus difficile et demande une éducation particulière ; enfin, il trouve son extrême limite dans l’état.
S’aimer soi-même est naturel, et chacun s’aime sans avoir besoin d’y être encouragé ; aimer sa tribu, dont on reçoit aide et protection ; aimer sa femme, la joie et le secours de la vie ; aimer ses enfants, consolation et espoir de la vie, et ses parents, dont on a reçu l’existence et l’éducation, tout cela est naturel, et cet