donner son vêtement. Et c’est là le quatrième commandement.
L’idéal est d’aimer ceux qui nous haïssent. Le commandement indiquant le degré au-dessous duquel on ne peut descendre, c’est de ne pas faire de mal à ses ennemis, en dire du bien, ne pas faire de différence entre eux et les amis. Et c’est là le cinquième commandement.
Tous ces commandements sont des indications de ce que, sur la voie de la perfection, nous devons déjà ne plus faire, de ce que nous devons déjà maintenant nous efforcer de transformer peu à peu en habitudes instinctives ; mais, loin de composer la doctrine du Christ et de la contenir tout entière, ils forment seulement une des étapes innombrables sur le chemin de la perfection. Ils doivent être suivis de commandement de plus en plus supérieurs.
C’est pourquoi il appartient à la doctrine chrétienne de formuler des exigences plus hautes que celles qui sont exprimées par ces commandements, et nullement de les diminuer, comme le pensent les hommes qui jugent cette doctrine au point de vue de la conception sociale de la vie.
Tel est le premier malentendu des savants relativement à la portée et au but de la doctrine chrétienne. L’autre, provenant de la même source, consiste dans le remplacement de l’obligation chrétienne d’aimer et de servir les hommes pour l’amour de Dieu, par l’obligation de les aimer et de les servir pour l’amour de l’humanité.
La doctrine chrétienne d’aimer et de servir Dieu, et (seulement comme conséquence de cet amour et de ce service) aimer et servir son prochain, paraît aux savants peu claire, mystique et arbitraire, et ils repoussent absolument l’obligation d’aimer et de servir Dieu, esti-