elles ont été dites, ne comprenant même pas la question à laquelle elles servent de réponse, ne se donnant pas la peine d’en pénétrer le sens, nient simplement, lorsqu’ils sont mal disposés, que la doctrine ait un sens raisonnable. Et, lorsqu’ils daignent être bienveillants, ils la corrigent du haut de leur sagesse, en supposant que le Christ voulait dire précisément ce qu’ils pensent, mais qu’il n’a pas su le faire. Ils traitent la doctrine comme les présomptueux les paroles d’interlocuteurs qu’ils considèrent comme inférieurs, disant : « Mais en réalité vous avez voulu dire ceci et cela. » Et leurs rectifications ont toujours pour but de ramener la conception supérieure divine à la conception inférieure sociale.
On dit généralement que la doctrine morale du christianisme est bonne, mais exagérée. Pour qu’elle devienne praticable, il faut en retrancher tout le superflu qui ne se concilie pas avec les conditions de notre existence. « Car la doctrine qui demande trop est irréalisable et ne vaut pas celle qui n’exige des hommes que le possible, compatible avec leurs forces, » pensent et affirment les savants commentateurs du christianisme, en répétant ce qu’affirmaient et ne pouvaient pas ne pas affirmer ceux qui, ne le comprenant pas, ont crucifié le Maître : les juifs.
Devant le jugement des savants de notre époque la loi juive : dent pour dent, œil pour œil, c’est-à-dire la loi du juste châtiment connue de l’humanité depuis 5000 ans, est plus raisonnable que la loi de l’amour, que le Christ lui a substituée il y a 1800 ans.
Ils trouvent que tout ce qui a été fait par les hommes qui ont compris directement la doctrine du Christ et qui ont vécu suivant cette conception, tout ce qu’ont fait et dit tous les véritables chrétiens, tous les militants