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grande ouverte, il pénétra dans l’intérieur.

Un vieux coq rouge et deux poules semblaient s’y trouver seuls, grattant la terre et la boue de leurs pattes avec un bruit sec et hérissant leur large collier de plumes courtes. En apercevant le jeune homme, ils battirent des ailes et, poussant des gloussements effarés, se dispersèrent dans les coins de l’izba. Ce logis, de six archines de superficie, contenait un poêle, dont la cheminée était brisée, un métier à tisser encore monté, bien qu’on fût en été, une table fendue, dont le centre était affaissé et formait cuvette. Quoiqu’il fît sec au dehors, une mare s’étendait devant le seuil, alimentée par la pluie qui filtrait à travers le toit et le plafond. Il n’y avait point de lit sur le poêle et l’on avait peine à croire que cette salle pût servir d’habitation, tant les objets qui la meublaient étaient délabrés et en désordre. L’intérieur de cette izba ré-