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travail. Si vous pouviez seulement voir deux de mes moujiks, David et Ivan, l’esprit de famille dont ils sont animés ! je suis certain que leur aspect vous convaincrait plus que tout ce que je pourrais vous dire. N’est-ce donc pas un devoir, un devoir sacré, que de s’occuper du bonheur de sept cents âmes dont j’aurai un jour à rendre compte devant Dieu ? Ne serait-ce pas pécher que de les abandonner plus longtemps à l’arbitraire de grossiers starostes et gérants ! Pourquoi chercher dans une autre sphère l’occasion d’être utile et de faire le bien quand j’ai devant moi une tâche aussi noble, une mission aussi glorieuse ! Je me sens capable d’être un bon maître, et pour l’être comme je le conçois, il n’est point besoin des diplômes et des grades que vous désirez tant me voir acquérir.

« Chère tante, renoncez aux projets am-