Page:Tolstoï - Le Prince Nekhlioudov.djvu/61

Cette page a été validée par deux contributeurs.

qui, pour obéir à l’ordre de sa bru, ôtait la palanche de dessus son épaule, lui dit :

— Ton fils est-il à la maison ?

La vieille, courbant davantage son dos voûté, salua, voulut répondre quelque chose, mais tout à coup elle posa sa main sur sa bouche et se mit à tousser si longtemps que Nekhlioudov, désespérant d’en obtenir une réponse, entra dans l’izba.

Youkhvanka était assis sur un banc. En apercevant le barine, il se précipita vers le poêle, comme s’il eût voulu s’y cacher, il fourra précipitamment un objet sous la couchette et se rangea contre le mur afin de laisser entrer Nekhlioudov.

Ce moujik était un jeune homme d’une trentaine d’années, maigre, élancé, blond, le visage encadré d’une courte barbe terminée en pointe. Il eût pu passer pour un joli garçon, si deux yeux gris et mobiles