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Au moment où Nekhlioudov s’approchait d’un des escaliers du perron, deux paysannes, portant un baquet plein d’eau, s’avançaient de l’autre côté. C’étaient la femme et la mère de Youkhvanka. La première était une petite personne trapue, au teint vif, à la poitrine extrêmement développée, aux pommettes larges et charnues. Elle était vêtue d’une chemise propre, avec des broderies aux manches et au col, d’un tablier, également brodé, et d’une robe neuve ; ses pieds étaient chaussés de kotis[1] ; elle portait au cou un collier de verroterie et sur la tête une élégante kitchka[2] brodée de fil rouge et de passementeries cuivrées. Le bout de la palanche était posé d’aplomb sur son épaule large et forte. La tension légère des traits de son visage coloré, la courbure de son

  1. Grandes bottes de feutre.
  2. Diadème.