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corvée. C’est la règle… Je n’ai qu’à laisser grandir mon fils. Seulement, je m’adresse à votre bienveillance pour le dispenser de l’école. Hier, un de ceux du conseil est venu me dire que Votre Excellence exige que tous les enfants aillent à l’école. Dispensez-en le mien… Voyez comme il a peu d’intelligence. Il est trop jeune, Votre Excellence ; il ne comprend rien.

— Eh ! mon frère… Ce sera comme tu voudras, fit le barine ; mais, ton enfant peut déjà comprendre, et il est temps qu’il apprenne à lire… C’est pour ton bien, que je te parle ainsi… Voyons, juge toi-même ! Quand il sera grand et qu’il sera chef de famille, s’il sait lire et écrire tout ira mieux, avec l’aide de Dieu, dans votre maison.

Nekhlioudov tâchait de s’exprimer le plus simplement possible afin de se faire mieux