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— Mais vous savez que je ne puis accorder tout ce qu’on me demande, reprit le barine. — Si je ne refusais rien à personne, il ne me resterait bientôt plus rien et je ne pourrais alors secourir ceux qui sont véritablement malheureux. Voilà pourquoi j’ai fixé la part dont je puis disposer pour les réparations et l’ai donnée au mir… Ce bois n’est plus à moi, mais aux paysans, à vous tous, et je ne puis rien en distraire. C’est le mir qui le distribue comme il l’entend… Viens aujourd’hui à la Skhodka, je ferai part au mir de ta demande. S’il juge à propos de te donner de quoi reconstruire ton izba, bien… Pour moi, je n’ai plus de bois maintenant. Je souhaite de toute mon âme pouvoir te venir en aide, mais puisque tu ne veux pas te déplacer, ce n’est plus mon affaire ; c’est celle du mir… M’as-tu compris ?

— Nous sommes très contents de votre