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échapper un : oh ! le pauvre ! Eh bien, non-seulement il ne s’excusa pas, l’insolent, mais encore il s’en alla sans le regarder, en murmurant entre ses dents :

— Pourquoi s’est-il fourré là ? J’ai manqué la bille. N’y a-t-il donc pas d’autre place ?

L’autre, très pâle, s’approcha de lui et, d’un ton très aimable, comme s’il ne se fût rien passé :

— Vous devriez d’abord vous excuser, Monsieur. Vous m’avez poussé, dit-il.

— Je n’ai pas le temps de m’excuser. Mais, ajouta-t-il, je devais gagner, et voilà qu’un autre va faire ma bille.

L’autre reprit :

— Vous me devez des excuses.

— Allez-vous-en, fit-il, vous m’ennuyez.

Et il regarda sa bille.

Nekhlioudov se rapprocha et lui prit la main.