loureuse s’empara de moi, mêlée de honte pour le petit homme, pour cette foule et pour moi-même, comme si j’eusse demandé de l’argent, qu’on m’en eût refusé et qu’on se fût ensuite moqué de moi. Sans me détourner, je me dirigeai à grand pas vers la porte d’entrée de Schweitzerhof. Je ne me rendais pas encore compte de ce que j’éprouvais ; mais un sentiment pénible d’oppression envahissait mon âme.
Sur le perron de l’hôtel, éclairé comme en plein jour, je rencontrai le portier, qui s’effaça pour me laisser passer ; puis une famille anglaise. Le chef de cette famille était un homme de haute taille et de forte corpulence ; sa tête, encadrée de favoris bruns, taillés à l’anglaise, était coiffée d’un chapeau noir. Il marchait d’un pas nonchalant, tenant sous son bras gauche celui d’une dame en robe de soie crème et en