Page:Tolstoï - Le Prince Nekhlioudov.djvu/17

Cette page a été validée par deux contributeurs.

étendaient leurs branches rares, à peine recouvertes d’un feuillage pâle, au-dessus du puits. Au pied de l’un de ces arbres, qui témoignaient que quelqu’un s’était jadis soucié d’embellir cet endroit, une petite blondine d’une huitaine d’années se tenait en ce moment assise ; une autre fillette, de deux ans tout au plus, essayait de grimper sur elle. Un jeune chien de basse-cour qui jouait avec les enfants, ayant aperçu le barine, courut à la porte charretière, et, d’effroi, se mit à aboyer de toutes ses forces.

— Ivan est-il à la maison ? demanda Nekhlioudov.

L’aînée des deux petites filles demeurait comme clouée à sa place, ouvrant de grands yeux sans répondre. La plus petite ouvrait, elle, la bouche en grimaçant et toute prête à pleurer. Une petite vieille, vêtue d’une jupe à carreaux, déchirée, la taille entourée