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diose de nuages et de glaciers. Au premier plan, s’apercevaient des rives humides d’un vert clair, des joncs, des prairies, des jardins, des villas. Plus loin, deux roches d’un vert sombre élevaient vers le ciel les ruines de deux châteaux. Au fond, un fouillis montagneux de couleur lilas pâle, dressait ses sommets fantastiques d’une blancheur mate, capricieusement découpés. Tout cela baignait dans une atmosphère tendre et triomphante, sous un ciel çà et là troué par les chauds rayons du soleil couchant. Pas une ligne n’était définie, tout se mouvait incessamment dans un mélange d’ombres et de lignes sur le lac, sur les montagnes et dans le ciel. Et pourtant ce tableau désordonné et fantaisiste, avait une beauté douce et calme, pleine d’harmonie et de grandeur.

Et dans ce paysage d’une splendeur indéfinissable mais réelle, sous mes yeux, à