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rieure ne lui disait plus : « Ce n’est pas cela ! ce n’est pas cela ! » Il se leva et analysa sa pensée : « C’est bien cela ! c’est bien cela ! » répétait-il, plein d’allégresse, en comparant ses anciennes convictions avec la vérité nouvelle qu’il croyait avoir découverte. « Tout ce que je savais, tout ce en quoi j’avais foi, tout ce que j’aimais n’était que futilités », se disait-il. « L’amour et l’abnégation, voilà le seul bonheur qui ne dépende pas du hasard », se répétait-il en souriant. « Donc, pour être heureux, je dois faire le bien. » Et tout son avenir se présenta à lui, non plus d’une manière abstraite, mais sous une forme très réelle, celle de la vie de pomestchik.

Il voyait devant lui un immense champ d’activité pour toute son existence, qu’il consacrerait au bien et qui, par conséquent, lui donnerait le bonheur. « C’est ici que tu dois