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superflu et mauvais, sera aboli ; cet organe qui, devenu inutile, est devenu nuisible, sera aboli.

— Mais, dit-on ordinairement, s’il n’y a pas de gouvernements, les hommes vont se violenter et s’entretuer les uns les autres.

— Pourquoi ? Pourquoi l’abolition de cette organisation qui a surgi par suite de violences et qui fut transmise par tradition d’une génération à l’autre pour opérer des violences, — pourquoi l’abolition d’une telle organisation tombée en désuétude amènera-t-elle les hommes à s’entretuer et à se violenter les uns les autres ? Il paraîtrait, au contraire, que l’abolition de l’organe de violence fera ceci que les hommes cesseront de se violenter et de se tuer les uns les autres.

Actuellement, il y a des hommes qu’on élève et qu’on prépare spécialement pour tuer et violenter les autres hommes — des hommes auxquels on reconnaît le droit de faire violence et qui profitent de l’organisation qui est établie dans ce but ; et de pareilles violences et de pareils meurtres passent pour des actes bons et vaillants. Mais alors on n’élèvera plus les hommes dans ce but, personne n’aura le droit de faire violence aux autres, l’organisation de violence n’existera plus et — comme cela est naturel aux hommes de notre temps, — la violence et le meurtre seront toujours et par tous considérés comme un acte inique.

Et lors même qu’il se commettrait des violences même après la suppression des gouvernements, il est évident qu’elles seront moindres que celles qui se com-