vernements entre eux, deviennent de plus en plus grandes.
L’extermination des peuples sur les terrains envahis fut acceptée comme quelque chose qui va de soi-même. La question consiste seulement en ceci : qui s’emparera le premier du territoire étranger et se mettra à exterminer ses habitants ? Non seulement tous les souverains ont violé et violent encore envers les peuples soumis, et l’un envers l’autre, les règles les plus élémentaires de l’équité, ils ont commis et commettent toutes sortes de tromperies, de filouteries, de corruptions, de fraudes, d’espionnages, de pillages, de meurtres ; mais les peuples ont sympathisé et sympathisent avec eux en tout, ils se réjouissent même que ce soient leurs États et non les autres qui commettent ces crimes.
L’animosité mutuelle des peuples et des États a atteint, dans les derniers temps, des proportions si étonnantes, que, quoiqu’il n’y ait aucune raison pour les États de s’attaquer les uns les autres, tout le monde sait que tous les États sont toujours là, l’un vis-à-vis de l’autre, se montrant les griffes et les dents, et qu’ils n’attendent que le moment où l’un d’eux tombe dans le malheur et s’affaiblisse, pour qu’on puisse l’attaquer avec le moins de danger possible et le déchirer.
Tous les peuples du soi-disant monde chrétien, sont poussés par le patriotisme a une telle bestialité, que non seulement les hommes qui sont mis dans la nécessité de tuer ou d’être tués, désirent le meurtre et s’en réjouissent, mais même les hommes qui vivent tranquille-