de ses grasses mains blanches le verre de thé que lui présentait le sacristain.
— Pourquoi n’y a-t-il qu’une sorte de confiture ? Apporte-m’en une autre, dit-il au sacristain. – Oui, cela me fait beaucoup, beaucoup de peine, s’adressa-t-il de nouveau à Missaïl.
Missaïl était heureux de montrer son zèle. Mais, étant peu fortuné, il demanda l’argent nécessaire pour ses frais de voyage, et, craignant l’opposition du peuple grossier, il demanda encore qu’on obtienne que le Gouverneur mette à sa disposition la police locale, en cas de besoin. L’archevêque lui arrangea tout cela, et Missaïl, ayant, avec l’aide de son sacristain et de sa cuisinière, préparé sa cantine et les provisions nécessaires pour aller dans un trou pareil, partit au lieu de sa destination.
En partant pour cette mission, Missaïl éprouvait un sentiment agréable, la conscience de l’importance de son ministère, et avec cette conscience tous ses doutes en sa foi cessèrent, et au contraire il se sentit convaincu de son entière vérité.
Ses idées étaient occupées non de l’essence de la foi, il la prenait comme un axiome, mais à réfuter les objections faites à ses formes extérieures.
XX
Le pope du bourg et sa femme reçurent Missaïl avec beaucoup d’éclat, et, le lendemain de son arrivée, ils réunirent le peuple à l’église.
Missaïl, en soutane de soie neuve, la croix sur la poitrine, les cheveux bien peignés, prit place sur l’ambon, ayant à côté de lui le pope, un peu